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L’intégrité de l’épigénome fait l’actualité

Les chercheurs travaillant sur l’intégrité de l’épigénome viennent de publier un nouvel article dans la prestigieuse revue Molecular Cell. 

« C’est une grande satisfaction, c’est l’aboutissement de cinq années de travail collectif », nous dit Sophie Polo, responsable de l’équipe de recherche au sein du Centre épigénétique et destin cellulaire (UMR 7216, Paris Diderot CNRS). Une parution dans une revue extrêmement lue comme Molecular Cell permet de rayonner à l’international et d’assurer une pérennité aux résultats. Sophie Polo, qui a déjà publié un article dans ce média scientifique, l’a vérifié il y a deux ans lors de sa dernière publication.

Le groupe de Sophie Polo étudie les conséquences des dommages dans l’ADN des cellules de mammifères. Leurs recherches se concentrent précisément sur l’épigénome, c’est-à-dire l’ensemble des modifications dans l’organisation du génome qui interviennent dans la régulation des gènes. On sait maintenant que des altérations de l’épigénome jouent un rôle important dans l’apparition et le développement des tumeurs et dans le vieillissement des cellules.

Au cœur de l’ADN

Les biologistes, installés dans le bâtiment Lamarck, s’intéressent en particulier aux protéines, appelées histones, autour desquelles s’enroule l’ADN, comme du fil autour d’une bobine. En laboratoire, les chercheurs ont étudié le comportement d’une histone particulière, H2A.X, dans des cellules exposées à des rayons UV. Cette protéine histone est emblématique puisqu’elle sert de « signal d’alerte » pour la cellule qui subit une « agression ». L’histone H2A.X est en effet modifiée au voisinage des dommages de l’ADN, ce qui déclenche le mécanisme de signalisation des dommages dans la cellule. Au terme de cinq années de recherches intensives, les chercheurs ont mieux compris la dynamique de cette histone et sa réaction face aux agents qui endommagent l’ADN. En combinant des approches moléculaires et cellulaires avec des techniques d’imagerie de pointe, ils sont parvenus à visualiser la mise en place de nouvelles histones H2A.X sur l’ADN en cours de réparation. Ils ont également identifié la machinerie qui dépose ces nouvelles histones et son importance fonctionnelle pour la signalisation des dommages de l’ADN.

Ces recherches fondamentales pourraient être utiles pour anticiper la réponse des cellules humaines soumises à des radiothérapies par exemple. Encouragés par cette publication, les ingénieurs et les doctorants qui accompagnent Sophie Polo n’ont pas fini de « disséquer » le comportement des histones dans les cellules endommagées.

Lien vers la publication

https://www.cell.com/molecular-cell/fulltext/S1097-2765(18)30757-3