Eric Marty - L'invasion du désert
Eric Marty est écrivain et professeur de littérature française contemporaine à l’université Paris Diderot et, est co-responsable de l'axe "Pensée et création contemporaine" de l'UFR LAC, il est l'auteur de plusieurs romans. Son dernier récit, Les Palmiers sauvages (éditions Confluences, 2015), s'apparente à son nouveau roman L'Invasion du désert, publié aux éditions Manucius, par le dispositif fictionnel choisi où la photographie joue un rôle déterminant dans l'univers romanesque. Et Jean-Jacques Gonzales est photographe, écrivain et éditeur.
Des images photographiques sont parfois insituables, et qui pourtant désignent des sites que l'on croit connaître, où déjà l'on projette une histoire qui a eu lieu, qui pourrait avoir eu lieu : une photofiction.
Certaines séries photographiques de Jean-Jacques Gonzales sont de cet ordre. Elles instituent l'espace photographique sous la forme du no man's land : lieu idéal pour l'imagination.
Le couple du récit n'aurait sans doute pas pu naître ailleurs. Lui est un photographe français, elle, Lara, sera son modèle américain. Ils vont vivre quelques jours dans ce morceau du désert de l'Arizona qui est apparu dans le noir et blanc, dans les cadrages, dans le proche et le lointain des images photographiques, dans le vide qu'elles ont immobilisés pour toujours.
L'homme photographiera l'espace à son tour, retrouvant dans ses propres prises l'univers des images qui comme dans tous les déserts s'offre à eux.
Il y aura leur amour, et cet amour participera aussi à l'univers des images. Tantôt en mouvement, le plus souvent fixes.
Et le monde ? Il sera là lui aussi. Le monde des migrants qui traversent l'Arizona par des chemins connus d'eux seuls mais que croisent parfois les milices et la police de l'immigration...
Ce sera L'invasion du désert.