Laboratoire de linguistique formelle
Présentation
à travers l'analyse formelle des unités traditionnelles du langage (le mot, la phrase, l'énoncé ou le discours) et l'analyse d'un ensemble de langues très diversifié, les chercheurs du Laboratoire de Linguistique Formelle explorent le système cognitif du langage dans son entier. Animé d'un esprit ouvert et collaboratif, le Laboratoire de Linguistique Formelle est membre du Labex EFL Empirical Foundations of Linguistics (2011-2021), et participe à de nombreuses collaborations nationales et internationales.
La spécificité du Laboratoire de Linguistique Formelle est la combinaison de deux diversités complémentaires : diversité des approches théoriques et diversité des langues étudiées.
L'unité des chercheurs du Laboratoire repose sur un ensemble de convictions partagées :
La linguistique se construit par une interaction constante entre description, analyse, formalisation et théorie ;
Il est possible d'analyser les données linguistiques de façon relativement indépendante des modèles théoriques ;
L'analyse se nourrit de la comparaison approfondie des langues.
Statut académique et histoire
Le Laboratoire de Linguistique Formelle est une unité mixte de recherche (UMR 7110) sous la double tutelle du CNRS et du ministère de l'éducation et de la Recherche. Elle est rattachée à l'Université Paris Diderot. Dirigée par Anne Abeillé depuis septembre 2011, elle compte 14 chercheurs CNRS, 3 ITA CNRS, 18 enseignants-chercheurs et 41 doctorants.
Fondé en 1972 par Antoine Culioli (initialement comme équipe de recherche associée, puis comme unité de recherche associée), le Laboratoire de Linguistique Formelle a été dirigé par Jean-Claude Milner (1990-1999), Jean Lowenstamm (1999-2005) et Alain Kihm (2005-2011).
La spécificité du Laboratoire de Linguistique Formelle est la combinaison de deux diversités complémentaires : diversité des approches théoriques et diversité des langues étudiées.
Thèmes de recherche
Grammaire du mot
Les travaux regroupés dans cet axe portent sur tous les aspects de la structure et de l'interprétation des objets lexicaux : morphophonologie et morphosyntaxe, morphologie flexionnelle et constructionnelle, sémantique lexicale. Le travail s'appuie sur divers projets de recherche en cours (LabEx EFL, Marie Curie Tameal avec l’Australie, Hubert Curien P7-Coimbra), de mise en réseau (ESF Networds), ou éditoriaux (GGHF, revue BAALL) et implique un large réseau de collaborateurs externes (28 institutions dans 12 pays).
Grammaire de la phrase
Les travaux regroupés dans cet axe portent sur l'étude de l'objet phrase sous ses aspects prosodiques, syntaxiques et sémantiques. Le travail s'appuie sur divers projets de recherche (LabEx EFL, Fédération TUL, French Tobi, ANR Asfalda…) ou de collaboration (PICS avec la Roumanie), et implique un large réseau de collaborateurs externes (12 institutions dans 7 pays) en particulier avec l’Australie et le Brésil. Certains projets de cet axe sont décrits dans la rubrique Langues romanes (Grande Grammaire du français, Essential Grammar of Romanian, enrichissement du Corpus arboré du français…).
Grammaire de l'énoncé et du discours
Les travaux regroupés dans cet axe portent sur l'interprétation des unités linguistiques en contexte, aussi bien du point de vue des paramètres discursifs structuraux (par ex. relations de discours) que de paramètres nonstructuraux (contexte énonciatif, structure informationnelle, connaissances partagées, question en discussion, etc.) L'interface sémantique/pragmatique, et toutes les interfaces entre sémantique/pragmatique et lexique, morphologie, et syntaxe, sont des lieux naturels d'exploration pour de tels phénomènes contextuels. Si le sujet n'est pas nouveau pour le laboratoire, il est renouvelé par une plus grande place donnée à la diversité des langues d'une part et aux approches expérimentales d'autre part.
Les travaux s’appuient sur plusieurs projets en cours : LabEx EFL (axes 2, 3 et 7), Marie-Curie TAMEAL, Projet Détermination et identification des événements (Fédération TUL FR 2559), notamment, ainsi que sur des collaborations internationales nourries, impliquant pas moins de 19 institutions extérieures (dont 16 situées à l’étranger).
Axes transverses
Langues afroasiatiques
Le laboratoire est dans une position doublement privilégiée pour l'étude des langues afroasiatiques. D'une part, il réunit des compétences sur les langues des cinq familles du phylum (berbère, couchitique, égyptien, sémitique, tchadique). D'autre part, il joue un rôle moteur dans l'édition de la revue internationale BAALL, seule reuve de linguistique formelle consacrée au domaine afro-asiatique.
Langues d'Asie orientale
Les travaux réunis dans ce domaine transversal portent sur les langues de la zone Asie orientale, et plus particulièrement sur le chinois (mandarin, cantonais, minnan de Taiwan), le khmer, les langues austronésiennes de Taiwan, le vietnamien, le coréen et le japonais. Ils couvrent les champs des trois domaines principaux: mot, phrase, énoncé et discours, et s’appuient sur des collaborations variées (Academia Sinica, Hanoi, Pekin National U., Hongkong Polytechnic U…)
Créolisation et acquisition des langues
Ce nouvel axe transversal réunit des spécialistes des langues créoles et de l’acquisition des langues. L’étude de ces deux domaines au sein de LLF a été renforcée par des recrutements de créolistes et de psycholinguistes, et par l’obtention du GDR-i Structure, émergence et évolution des pidgins et des créoles (Seepicla), dirigé par O. Bonami, pour 2012-2015. Tout en poursuivant des travaux en acquisition de L1 et L2, d’une part, des travaux de description grammaticale des créoles d’autre part, une des hypothèses que nous souhaitons tester est que la genèse des créoles, ainsi que certaines de leurs propriétés, reflète un processus d’acquisition L2 non supervisé.
Langues romanes
L'étude des langues romanes constitue depuis l'origine un des points forts du LLF. Les travaux qui s'initient ou se poursuivent relèvent des trois domaines principaux (mot, phrase, énoncé et discours) et sont surtout orientés sur une perspective synchronique. La constitution de ressources valorisables (grands corpus, grammaires de référence) constitue une part importante des travaux. Ils s’appuient sur des projets collaboratifs (LabEx EFL) et sur des réseaux internationaux (PICS avec la Roumanie, Hubert Curien avec Coimbra, Capes-Cofecub avec Florianopolis, French Tobi avec Cambridge et UAB Barcelone). Toutes les langues romanes sont étudiées au sein du laboratoire.
[halshs-01440946] La liaison dans la parole spontanée familière: une étude sur grand corpus
Date: 19 jan 2017 - 15:28
Desc: Cet article porte sur la liaison dans un parler spontané familier. Partant du constat que, dans la parole familière, les prononciations sécartent souvent de leur forme canonique du fait dun taux de réduction temporelle élevé, nous faisons lhypothèse que le nombre de liaisons réalisées se trouve diminué dans ce type de parole. Notre étude repose sur une exploration du corpus NCCFr (Nijmegen Corpus of Casual French) à partir de techniques automatiques comme lalignement automatique. Les taux de réalisation sont mesurés pour les consonnes de liaison les plus fréquentes (/z/, /n/ et /t/) dans des sites de liaison potentielle classés selon que la liaison y est obligatoire, facultative ou interdite. Nous proposons également une étude sur les relations entre le débit de parole et la réalisation des liaisons.
[tel-02987988] Les propositions relatives en chinois cantonais : le traitement et l’analyse
Date: 4 nov 2020 - 13:15
Desc: Cette thèse explore les mécanismes sous-jacents le traitement des propositions relatives en chinois cantonais, qui implique une combinaison atypique de tête-initiale dans le syntagme verbal (VP) et tête-finale dans le syntagme nominal (NP). Le point de départ de cette étude consiste à déterminer s’il existe une asymétrie sujet-objet dans le traitement des propositions relatives. Deux expériences de production et deux études de corpus ont été menées à ce propos. Les résultats montrent, d’un côté, un biais structurel dans le traitement des relatives, de l’autre côté, un impact de la (dis)similarité des traits des arguments des relatives objet, ce qui est conforme à l’hypothèse de la Minimalité Relativisée aux traits: les relatives sujet sont plus faciles puisque il y a une relation structurelle locale entre la tête sujet et la lacune; les relatives objet sont plus difficiles en raison d'une intervention du sujet, mais uniquement dans la mesure où l’intervenant sujet partage les mêmes traits avec la tête objet; si le sujet et l’objet ont des traits dissimilaires, les effets d'intervention du sujet sont réduits ou absents. Afin de mieux expliquer les détails des effets d’intervention en Cantonais la structure des expressions nominales (noms nus, syntagmes Cl-N, syntagmes Num-Cl-N et syntagmes Dem-Cl-N) et la dérivation des relatives ont été examinées. La structure des expressions nominales est liée à leur interprétation: différentes projections fonctionnelles au-delà du NP (classificateur, numéral et démonstratif) attribuent des interprétations différentes. Le relativiseur ge3, en tant que classificateur, fonctionne comme un opérateur ι, modifiant le type et l’interprétation de la tête. Le résultat d'un test de jugement d’acceptabilité que nous avons conduit montre que les relatives en cantonais (avec et sans relativiseur) sont dérivées par une opération de montée (raising) de la tête. De plus, dans les constructions relatives avec un démonstratif et un classificateur précédant le nom (NP), ceux-ci font partie de la tête et contiennent un trait fonctionnel qui est pris en compte pour estimer l'effet d’intervention.En résumé, l’effet d’intervention relativisé aux traits en cantonais comporte un système de calcul complexe qui implique plusieurs traits nominaux. La difficulté du traitement d’une relative objet (déclenchée par l'intervention du sujet) augmente avec le degré de similarité des traits entre les arguments
[tel-01488927] The grammar of topic transition in American English conversation. Topic transition design and management in typical and atypical conversations (schizophrenia)
Date: 18 sep 2017 - 14:15
Desc: The research presented in this dissertation analyzes topic transition in American English interaction, focusing on audio recordings of spontaneous conversations between friends and relatives. The main object of inquiry is the interactional action of transitioning to a new discourse topic, as well as the different linguistic strategies that participants have at their disposal. Three main types of cues are investigated: questions, discourse markers, and pitch register. Each type of cue is analyzed for its individual contribution to topic transition design, as well as for the way it can combine with, supplement, or contradict other cues. Analyzing different types of cues – verbal and prosodic – creates a composite picture of the various ways in which the topic trajectory of a conversation shapes its grammar – including its prosody. This study uses a mixed-methods approach which draws on the qualitative-oriented theoretical frameworks of Conversation Analysis and Interactional Linguistics, combining them with quantitative methods used in Corpus Linguistics, such as systematic coding and statistics. This multi-domain account is completed by elaborating a comparison between typical and atypical interactions. Persons suffering from schizophrenia can experience difficulties in managing the topics of a conversation, and they can produce non-canonical transitions. Comparing their data with that of typical participants thus sheds light on some of the expectations, preferences and standard formats which can otherwise remain hidden when topic transition goes smoothly.
[tel-04759251] Coordinations de prédicats en mandarin contemporain
Date: 29 oct 2024 - 18:40
Desc: Dans cette thèse, nous examinons les propriétés syntaxiques et sémantiques des coordonnants de prédicats du mandarin contemporain ainsi que les structures syntaxiques des coordinations formées par ces coordonnants. Nous nous intéressons non seulement aux coordinations simples mais aussi aux coordinations corrélatives. Tout d’abord, nous étudions les propriétés générales des structures coordonnées mentionnées dans des travaux antérieurs et examinons quatre hypothèses émises pour la compréhension des coordinations. Ensuite, nous découvrons, d’une part, que l’hypothèse selon laquelle le coordonnant est la tête d’une coordination et prend comme spécifieur (conjoint externe) un élément qui correspond à ses traits de catégorie syntaxique et comme complément (conjoint interne) un élément qui est conforme à ses restrictions de c-sélection est la plus adaptée à la structure syntaxique des coordinations simples du mandarin contemporain. D’autre part, nous démontrons que, contrairement à l’affirmation de Zhang Ning (2008), la composition de la structure syntaxique des coordinations corrélatives du mandarin est différente de celles des langues germaniques : les premières sont composées d’une conjonction nulle et de plusieurs particules de focus tandis que les secondes, selon des travaux antérieurs, sont constituées d’une conjonction prononcée et d’une particule de focus. Au long de notre étude, nous comparons par ailleurs les coordonnants de prédicats du mandarin sur les plans syntaxique et sémantique. Nous remarquons qu’ils diffèrent l’un de l’autre selon au moins l’un des aspects suivants : les catégories syntaxiques des éléments qu’ils peuvent coordonner, les relations sémantiques qu’ils peuvent établir entre leurs conjoints et la possession d’un trait [V] ou d’un trait [-V]. Enfin, nous notons que les prédicats reliés par certains coordonnants doivent, dans la plupart des cas, avoir les mêmes traits aspectuels. Nous expliquons que cette tendance est liée au type de relation sémantique que ces coordonnants établissent entre les prédicats qu’ils relient.
[tel-03125606] Laughter in interaction : semantics, pragmatics, and child development
Date: 29 jan 2021 - 15:23
Desc: Laughter is a social vocalization universal across cultures and languages. It is ubiquitous in our dialogues and able to serve a wide range of functions. Laughter has been studied from several perspectives, but the classifications proposed are hard to integrate. Despite being crucial in our daily interaction, relatively little attention has been devoted to the study of laughter in conversation, attempting to model its sophisticated pragmatic use, neuro-correlates in perception and development in children. In the current thesis a new comprehensive framework for laughter analysis is proposed, crucially grounded in the assumption that laughter has propositional content, arguing for the need to distinguish different layers of analysis, similarly to the study of speech: form, positioning, semantics and pragmatics. A formal representation of laughter meaning is proposed and a multilingual corpus study (French, Chinese and English) is conducted in order to test the proposed framework and to deepen our understanding of laughter use in adult conversation. Preliminary investigations are conducted on the viability of a laughter form-function mapping based on acoustic features and on the neuro-correlates involved in the perception of laughter serving different functions in natural dialogue. Our results give rise to novel generalizations about the placement, alignment, semantics and function of laughter, stressing the high pragmatic skills involved in its production and perception. The development of the semantic and pragmatic use of laughter is observed in a longitudinal corpus study of 4 American-English child-mother pairs from 12 to 36 months of age. Results show that laughter use undergoes important development at each level analysed, which complies with what could be hypothesised on the base of phylogenetic data, and that laughter can be an effective means to track cognitive/communicative development, and potential difficulties or delays at a very early stage.
Autres contacts
U.F.R. Linguistique (UFRL)
Bâtiment Olympe de Gouges - case courrier 7031
8 rue Albert Einstein
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