Valorisation
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La matière molle aimante les partenaires

Les travaux de recherche sur « la dynamique et l’organisation de la matière molle » génèrent plusieurs collaborations, avec des universitaires et même des industriels. 

Au sein du laboratoire Matière et Systèmes Complexes (unité mixte de recherche Université Paris Diderot & CNRS), la matière molle est la grande affaire de l’équipe animée par Alain Ponton. Ces physiciens établis au sixième et septième étages du bâtiment Condorcet étudient des solutions polymères, des gels et des matériaux composites qu’ils stimulent avec des champs magnétiques. Leur fierté est d’avoir mis au point un outil original couplant des mesures de cisaillement sous application d’un champ magnétique avec une visualisation optique in situ permettant d’étudier les propriétés de matériaux, du plus pâteux au plus liquide en relation avec leur microstructure. Sur ces problématiques, les physiciens collaborent avec des chercheurs « maison », les chimistes d’ITODYS et les biologistes du laboratoire BFA mais aussi avec des scientifiques de l’université Paris 13, d’Orsay et même des confrères Brésiliens de Sao Paulo. Si la rhéologie, ou l’étude de la déformation et de l’écoulement de la matière sous l’effet de contrainte/déformation appliquée, est à classer parmi les recherches scientifiques fondamentales, elle n’en a pas moins une utilité concrète à plus ou moins long terme.

Les industriels attentifs à leurs travaux

Cette affirmation se vérifie par l’intérêt porté par des industriels aux recherches réalisées dans le laboratoire. Lors d’un symposium organisé les 23 et 24 janvier dernier à Paris Diderot, les chercheurs de l’université ont reçu la visite de représentants de L’Oréal et de laboratoires pharmaceutiques qui se sont montrés très intéressés par la thématique des hydrogels. Ce matériau, qui ressemble à une éponge, est utilisé dans la vie quotidienne dans des couches culottes ou des pansements. A présent, les chercheurs en physique, aidés par des chimistes et des biologistes, sont en mesure d’introduire des charges et des fibres dans le but de créer de nouvelles propriétés à des hydrogels plus performants.

« Pour ne citer qu’un exemple, la régénération tissulaire modulée par un champ magnétique est un cap qui oriente et motive nos recherches, nous dit Alain Ponton. En appliquant un matériau mou sur une plaie, nous pouvons espérer, demain, régénérer la peau d’un patient pour schématiser ».

La médecine, mais aussi les acteurs du secteur de l’agroalimentaire et de l’énergie regardent de près les potentialités des hydrogels et autres matériaux issus de la matière molle.

Les avancées scientifiques dans ce domaine attirent également l’attention des entreprises de cosmétique. L’équipe d’Alain Ponton est en relation avec le pôle de compétitivité Cosmetic Valley depuis quelques temps. Les chercheurs proposent une formation continue aux professionnels de la cosmétique et les accueillent dans des ateliers scientifiques, comme en mars dernier. 

Portrait

Alain Ponton, responsable pédagogique de la formation Acoustique et fluides

  Après une thèse sur la propagation d’ondes laser non linéaires dans des milieux structurés à l’université Bordeaux I puis un contrat post doctoral au Canada durant lequel il a étudié la percolation dans les microémulsions, Alain Ponton a intégré...