"Présider un comité de sélection, c'est de l'analyse, de la coordination et de la régulation"
Alors que la campagne de recrutement des enseignants-chercheurs se termine, Gabrielle Houbre, maîtresse de conférences en histoire contemporaine, nous présente le rôle de président de comité de sélection.
Diderot Infos : Comment décririez-vous le rôle de président.e d’un comité de sélection ?
C’est à la fois un.e enseignant.e-chercheur.e qui connaît assez bien le domaine de recherche attaché au profil du poste pour faire appel à des membres du jury les plus pertinent.e.s possibles ; un.e coordinateur/trice qui propose la répartition des rapports aux membres du jury et s’assure que tout le monde les rend à temps ; un.e régulateur/trice des débats au sein du comité et un.e bon.ne connaisseur/connaisseuse des règlements accompagnant la constitution et la tenue du jury.
Diderot Infos : Comment travaillez-vous au sein du jury, et quels conseils donnez-vous aux autres membres ?
Il faut d’abord rappeler les règles, celles du fonctionnement du jury, fixées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, auxquelles s’ajoutent les procédures internes à Paris Diderot qui visent à renforcer la transparence des recrutements. Ensuite, présenter les besoins et les attentes du laboratoire et de l’UFR qui recrutent et proposer une lecture du profil du poste qui satisfasse l’ensemble du juy. Une procédure précise du déroulement des deux réunions du jury (par exemple le nombre de candidat.e.s auditionné.e.s) est proposée : l'objectif est de s’y tenir !
Diderot Infos : En tant que président.e de comité de sélection, que jugez-vous le plus difficile ?
Trois choses me viennent à l'esprit :
- faire respecter le principe d’impartialité au sein du jury, ce qui induit de s’assurer que les membres du jury ayant des liens pédagogiques (notamment les directeurs/trices de thèses) ou scientifiques (activités de recherche communes) n’interviennent pas dans la discussion sur les dossiers des candidat.e.s qu’ils connaissent ;
- assumer les charges administratives d’autant plus lourdes que les candidatures sont nombreuses ;
- annoncer aux candidat.e.s auditionné.e.s, autres que le/la recruté.e, qu’ils/elles n’ont pas le poste.
Diderot Infos : Et que préférez-vous ?
La découverte des dossiers : c’est l’occasion d’avoir une vue d’ensemble sur les parcours de jeunes docteur.e.s, de prendre conscience de la diversité des orientations et de la valeur des recherches actuelles. Certains dossiers sont impressionnants !
Et bien sûr, annoncer au candidat ou à la candidate recruté.e qu’il ou elle a le poste !