Laboratoire d'histoire des théories linguistiques
Présentation
Le laboratoire est le lieu d’élaboration et de diffusion des recherches sur l’histoire des conceptions du langage et des langues. Il couvre de nombreuses aires culturelles et rassemble principalement des linguistes, spécialistes de langues variées (allemand, anglais, arabe, espagnol, français, grec, hébreu, italien, islandais, khaling rai, koyi rai, langues slaves, latin, mayalam, persan, portugais du Brésil, sanskrit, tagalog, tamoul, thulung rai), ainsi que des historiens et des philosophes.
Au plan international, le laboratoire est au coeur d’un dispositif qu’il a contribué à créer et qu’il s’attache à faire vivre et prospérer. Ses principales coopérations sont menées avec l’Allemagne (Univ. de Potsdam), l’Australie (Univ. de Sydney), le Brésil (Univ. de Sao Paulo, de Campinas, Univ. Mac Kenzie), l’Espagne (Univ. de Salamanque, de Barcelone), les états-Unis (Univ. d’Illinois à Urbana Champaign), l’Inde (EFEO, IIT Bombay, IIT Kanpur), l’Italie (Univ. La Sapienza, Univ. de Brescia, de Salerne, de Cosenza, de Palerme, la Scuola Normale de Pise), le Royaume Uni (Univ. de Cambridge, d’Oxford, de Sheffield), la Russie (Académie des Sciences, Univ. de Moscou, Univ. de Saint-Pétersbourg), la Slovénie (Univ. de Novy Sad), l’Ukraine (Univ. de Kharkiv). La revue HEL est l’une des quatre principales revues mondiales dans le domaine avec Historiographia linguistica (John Benjamins), ainsi que les BGS (Münster) et Language & History (Londres).
Il participe aux actions fédératives de recherche suivantes : la Fédération de recherche Typologie et Universaux Linguistiques (TUL) du CNRS ; l’Infrastructure de recherche CORPUS du MESR (Consortium Corpus écrits) ; l’Institut des Humanités de Paris et son Centre d’études de la Traduction ; le Labex Empirical Foundations of Linguistics (EFL).
Thèmes de recherche
Axe 1 – Grammatisation et outillage des langues
(Resp. F. Cinato, A. Lahaussois)
Nous appelons grammatisation des langues (à la suite des travaux de S. Auroux et du laboratoire), le processus historique à travers lequel celles-ci sont équipées d’outils linguistiques (typiquement les grammaires, les dictionnaires, mais pas seulement) qui contribuent à façonner les représentations linguistiques des locuteurs de ces langues, les exposent (dans l’enseignement par exemple) à des savoirs métalinguistiques, contribuent à élaborer et à institutionnaliser les idiomes nationaux, et par conséquent modifient l’écologie des langues.
1.1. Grammaires étendues (Resp. É. Aussant)
1.2. Lexiques et dictionnaires (Resp. A. Grondeux)
1.3. Histoire des pratiques : écrire, annoter, commenter (Resp. P.-Y. Testenoire)
1.4. Production de ressources (Resp. B. Colombat)
Axe 2. Courants, domaines et théorisations des sciences du langage
(Resp. : Jean-Michel Fortis, Chloé Laplantine)
L’axe 2 regroupe les recherches historiques et réflexives (méta-théoriques) portant sur des configurations théoriques identifiées par leur type d’approche, le domaine d’investigation, un événement significatif ou une figure importante de l’histoire de la linguistique.
2.1. Traditions, champs et courants : aspects historiques (Resp. J.-M. Fortis)
2.2. Traditions, champs et courants : aspects réflexifs (Resp. J.-M. Fortis & C. Laplantine)
2.3. Production de ressources (Resp. : C. Laplantine)
Axe 3 – Écritures de l’histoire des sciences du langage : catégories, convergences, commensurabilités
(Resp. É. Aussant, P-Y Testenoire)
Sur différents objets historiques et différentes périodes, l’axe 3 rassemble des projets qui visent à travailler plusieurs questions méthodologiques récurrentes dans l’activité du laboratoire. Il peut s’agir de catégories historiographiques (horizons de projection, modélisation, etc.) ; il s’agit aussi de plusieurs exemples de convergences, de mises en relations entre domaines ou champs de savoir qui ont pu jouer un rôle structurant dans l’histoire récente comme dans l’histoire ancienne des sciences du langage (psychologie, logique, théologie, etc.). Mais l’historien peut (doit ?) interroger et faire dialoguer des phénomènes différents et cependant comparables. C’est cette commensurabilité qui sera mise à l’épreuve à propos d’espaces culturels et temporels souvent éloignés et parfois sans influence attestée ou reconnue (pratiques glossographiques occidentales et extrême-orientales, rapports entre logique et langage en occident et dans le monde bouddhique, etc.).
3.1. Catégories historiographiques et écriture de l’histoire des sciences du langage (Resp. P-Y. Testenoire)
3.2. Connexions interdisciplinaires (Resp. D. Samain)
3.3. Questions de comparaison (entre pratiques et/ou théories distantes dans l’espace et/ou le temps) (Resp. F. Cinato)
3.4. Production de ressources (Resp. É. Aussant)
[hal-01858422] Doubler les consonnes en chant baroque français : un cas de gémination expressive ?
Date: 24 Aug 2018 - 21:08
Desc: Quels sont les marqueurs acoustiques du doublement de consonnes, technique décrite au XVIII ème siècle en musique baroque vocale française, à des fins expressives ? Ces marqueurs s'assimilent-ils à la gémination ? Nous avons enregistré 5 chanteurs baroques produisant un air de Lully en parole et chant, sans et avec doublement consonantique. La durée des consonnes doublées rapportée à celle du mot de ces 50mn de productions a été mesurée, puis analysée statistiquement en fonction de la modalité (chanté vs. parlé), de la condition (avec doublement vs. sans doublement) et du type de consonne (/s,f,v/, /l,m/, /r/, et /p,t,k,b,d,g/). Nos résultats montrent une augmentation significative de la durée relative consonantique avec le doublement, surtout pour le chant, mais variant selon le chanteur et le type consonantique. En chant et parole, la voyelle précédente est plus courte quand elle est suivie d'une consonne doublée que quand elle ne l'est pas.
[hal-02062853] Histoire et historicité de la variation phonétique et enseignement du français
Date: 10 Mar 2019 - 07:51
Desc: [...]
[hal-04005969] Les premières archives de la parole (1890-1940)
Date: 27 Feb 2023 - 11:06
Desc: A la fin du XIXe siècle, de nouvelles technologies permettent l’enregistrement et la reproduction intégrale du son. Ces innovations sont rapidement adoptées par les phonéticiens, les dialectologues et les ethnologues, qui voient là une manière de limiter la subjectivité dans la description des données, déclenchant un vaste mouvement de collecte de documents sonores. Cette étude présente un panorama des institutions créées entre 1890 et 1940 avec pour objectif de produire, centraliser et conserver ces enregistrements. Nous replaçons la création de ces archives dans le contexte scientifique et technologique de l’époque avant d’étudier les pionniers de ce mouvement international. Puis nous évoquons leurs liens avec les différentes disciplines participant à leur naissance – la musicologie, l’ethnographie, la phonétique et la dialectologie –, et concluons sur la volonté de documenter le monde qui sous-tend ces projets
[hal-03245779] La construction du savoir prosodique et l'interdisciplinarité (France, 1530-1660)
Date: 2 Jun 2021 - 09:41
Desc: [...]
[hal-02932173] L'artiste et le mot
Date: 7 Sep 2020 - 16:36
Desc: Si le mot a un pouvoir sémantique, qu'il soit contextualisé ou non, il a aussi un pouvoir sonore. Par le renforcement du sens d'un texte, par la couleur sonore qui lui est propre, ou par la rencontre de ces deux particularités, le mot et, le cas échéant, son sens, sont mis en valeur dans le contexte dans lequel il figure. Avec cette réflexion, on se trouve en plein milieu de la phonologie, le domaine des rhétoriciens, des acteurs et des chanteurs. Comment est-il possible de renforcer, voire de manipuler, par la prononciation de certaines lettres, l'effet provoqué par le mot ? Voilà une question traitée en France par un certain groupe d'auteurs du XVIII e siècle. Discutant autant la composition d'un texte que son exécution par l'artiste, ces auteurs parlent de « lettres à caractère » ou de « sons à caractère ». Ils essaient par leurs descriptions et l'établissement de règles précises de rendre compte du sémantisme du mot concerné dans son contexte. La manière dont le mot agit sur l'auditeur, sensible et difficilement descriptible, se trouve donc dotée d'une explication anatomique (plus ou moins convaincante), autrement dit, compréhensible et raisonnable car réductible à une technique. Vu la difficulté de définir le « bon goût » au niveau des arts, et de mesurer sur le plan phonétique la voix (entreprise impossible à l'époque, car il manquait d'un appareillage apte à le faire), cet effort constitue un essai intéressant pour rendre compte du pouvoir sonore offert par le mot. La présence de certaines lettres, notamment si elles se trouvent dans une position favorable à l'adoption de règles pratiques données, favorise alors l'expression d'une émotion définissable et les textes parlent de passions violentes, tranquilles, amoureuses, douces, furieuses etc., lorsqu'ils expliquent de manière détaillée cette technique. D'ailleurs, on peut noter que le fait de souligner une certaine lettre ou bien une autre dans un mot peut également déplacer son contenu émotionnel vers un champ avoisiné, sans parler des possibilités que cette technique offre aux procédés de l'ironie. C'est là que commence la liberté d'interprétation de l'acteur, mais aussi ce qu'on peut désigner comme sa bonne compréhension du texte à réciter ou à chanter, ou, dans la négative, comme l'irrespect de l'intention de l'auteur. De par la prononciation, le mot, placé dans un texte, commence effectivement à mener une existence propre. Artistiquement prononcé, il est destiné à assumer la transmission de la charge affective du texte. Comme l'explique Jean Antoine Bérard dans son traité L'Art du chant de 1755, l'appli¬cation de cette technique peut conduire l'artiste à « réussir à rendre dans le Chant tous les degrés des passions & leur caractère particulier ; ainsi que celui des personnages qu'on représente ». L'article est consacré à l'étude de la valeur émotive et expressive du mot dans les contextes artistiques. Elle se situe à cheval entre l'art oratoire, l'art du chanteur et la description linguistique. Il s'agit de confronter les règles théoriques et les renseignements pratiques pour voir comment, selon les théories du XVIIIe siècle, le « mot » prend, transmet – et change parfois – le sens du texte dans lequel il est intégré.
Autres contacts
U.F.R. Linguistique (UFRL)
Bâtiment Olympe-de-Gouges
8 place Paul-Ricoeur
75013 PARIS