Santé
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Identification d’une nouvelle maladie génétique rare

Le centre de référence maladies rares, maladies héréditaires du métabolisme de l’hôpital universitaire Robert-Debré AP-HP, coordonné par le Dr Manuel Schiff, a participé à une étude internationale ayant permis d’identifier une nouvelle anomalie génétique, liée au dysfonctionnement d’un gène appelé DNAJC12. Ces travaux ont fait l’objet d’une publication jeudi 26 janvier 2017 dans la revue American Journal of Human Genetics.

Le centre de référence maladies rares, maladies héréditaires du métabolisme de l’hôpital Robert-Debré AP-HP a contribué à l’identification d’une nouvelle maladie génétique rare de l’enfant, dans le cadre d’une collaboration internationale regroupant des chercheurs et des médecins spécialisés (France, Allemagne, Etats-Unis, Israël, Norvège et Suisse). Les équipes ont étudié l’ADN de six patients qui présentaient des symptômes similaires et inexpliqués : dépistage à la naissance d’une augmentation du taux sanguin d’un acide aminé appelé « phénylalanine » mais non dû à une maladie connue. A cela s’ajoute un retard de développement psychomoteur et une diminution des taux de neurotransmetteurs dans le liquide céphalo-rachidien avec, en l’absence de traitement, des traits autistiques et un syndrome parkinsonien.

Cette collaboration coordonnée par le Dr Manuel Schiff -AP-HP, Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, INSERM U1141- a permis de montrer que ces patients présentaient une anomalie génétique sur un gène appelé DNAJC12, gène codant pour une protéine dont la fonction est d’interagir avec les enzymes impliquées dans la dégradation de la phénylalanine (dont un fort taux dans le sang peut causer, en l’absence de dépistage et de traitement, un retard de développement psychomoteur dans une autre maladie génétique appelée phénylcétonurie et dépistée à la naissance en France) et la synthèse des neurotransmetteurs.

Le Dr Manuel Schiff explique que «la mise en place précoce d’un traitement médicamenteux (supplémentation en neurotransmetteurs et tétrahydrobioptérine) a permis de prévenir l’apparition de symptômes neurologiques graves». Il s’agit donc de l’identification d’une nouvelle maladie dépistable et traitable.
Les travaux de recherche continuent pour mieux comprendre et caractériser en détails le rôle de DNAJC12 chez l’homme.

 

Biallelic Mutations in DNAJC12 Cause Hyperphenylalaninemia, Dystonia, and Intellectual Disability
Yair Anikster, Tobias B. Haack, Thierry Vilboux, Ben Pode-Shakked, Beat Thöny, Nan Shen, Virginia Guarani, Thomas Meissner, Ertan Mayatepek, Friedrich K. Trefz, Dina Marek-Yagel, Aurora Martinez, Edward L. Huttlin, Joao A. Paulo, Riccardo Berutti, Jean-François Benoist, Apolline Imbard, Imen Dorboz, Gali Heimer, Yuval Landau, Limor Ziv-Strasser, May Christine V. Malicdan, Corinne Gemperle-Britschgi, Kirsten Cremer, Hartmut Engels, David Meili, Irene Keller, Rémy Bruggmann, Tim M. Strom, Thomas Meitinger, James C. Mullikin, Gerard Schwartz, Bruria Ben-Zeev, William A. Gahl, J. Wade Harper, Nenad Blau, Georg F. Hoffmann10, Holger Prokisch, Thomas Opladen, Manuel Schiff

 

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