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Les origines de l’obésité et du diabète

Une équipe de biologistes de l’université participe à un projet de recherche européen visant à comprendre les mécanismes qui conduisent à l’obésité, au diabète et aux maladies cardiovasculaires.

Le projet HUMAN (Health and the understanding of metabolism, aging and nutrition) mobilise douze partenaires industriels et académiques à travers toute l’Europe depuis octobre 2013. En France, c’est l’équipe C2OFFEE dirigée par Serge Luquet qui participe à ce programme financé par l’Union Européenne.

L’ambition du consortium est d’étudier les mécanismes biologiques et génétiques à l’origine d’une part des maladies du métabolisme (obésité, diabète de type 2 ou pathologies cardio-vasculaires) et d’autre part les déterminants génétiques qui permettent de mieux vieillir.

Dans la dernière décennie, d’importants travaux ont permis d’identifier des mutations associées avec le syndrome métabolique. Cependant ces observations restent pour l’instant des corrélations et il est impossible de savoir si tel gène muté est vraiment la cause de maladie.

L’équipe C2OFFEE a été retenue suite à un appel d’offre de l’Union européenne en raison de ses compétences sur une thématique très précise.

« Nous étudions les mécanismes qui sous-tendent la régulation centrale de la balance énergétique. Pour parler plus simplement, nous essayons de comprendre comment le cerveau régule la balance énergétique,

c’est-à-dire l’équilibre entre les apports alimentaires et la dépense de calories (métabolisme, activité physique, maintien de la température…). » explique Serge Luquet

Le projet HUMAN a pour ambition de mettre à la disposition de la communauté scientifique un modèle animal. L’équipe de biologistes de Paris Diderot analyse ainsi le comportement alimentaire et la balance énergétique de souris. Mais pas n’importe quelle souris, des rongeurs à qui on a « humanisé » la fonction hépatique. C’est-à-dire que les chercheurs ont greffé des cellules d’un foie humain à ces souris. Ce modèle permet d’obtenir des souris dont 95% des cellules hépatiques viennent d’un porteur humain.

Comme nous, les rongeurs vont développer une obésité et un diabète si ils mangent trop gras et trop sucré. Anne Sophie Delbes, ingénieur d’études, pilote de main de maître cette étude depuis le début et orchestre la mise en place des protocoles et leur analyse.

« J’espère que nous pourrons déterminer si une ou plusieurs mutations sont effectivement bien impliquées de manière causale dans la maladie mais surtout j’espère que nous trouverons des déterminants génétiques permettant de résister à ces maladies ». Les premiers résultats enthousiasment Serge Luquet et son équipe.

« Nos premières conclusions sont très encourageantes, nous prévoyons de les publier dès l’année prochaine » S.L.

En savoir plus :

Laboratoire

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