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MSH4 : un nouveau biomarqueur de la ménopause précoce

Une équipe de recherche de l’Institut Jacques Monod (Université Paris Diderot, CNRS), animée par le professeur Reiner Veitia, en collaboration avec le laboratoire du Pr. Paul Laissue à l‘Universidad del Rosario de Bogota (Colombie), a découvert une mutation dans un gène qui conduit à une ménopause précoce. Cette pathologie affecte 1% les femmes de moins de 40 ans et aboutit le plus souvent à une infertilité. Malgré des progrès récents dans son diagnostic moléculaire, les causes sont inconnues dans la plupart des cas. Ces résultats ont été publiés le 24 mai 2017 dans la revue Human Molecular Genetics.

La ménopause précoce s’accompagne d'autres symptômes dus à la diminution des niveaux d’estrogènes, comme l'ostéoporose, avec un risque accru de fractures, de maladies cardiovasculaires comme l'athérosclérose, ou encore d’une augmentation de maladies comme Alzheimer et autres démences séniles.

Grâce au séquençage de la partie codante du génome de plusieurs membres de la famille touchée par la pathologie, les chercheurs ont identifié une mutation dans la séquence du gène MSH4 (MutS Homolog 4) qui entraine une altération de la maturation de l’ARN messager et la disparition d’un segment de la protéine essentiel à son activité.

Le produit du gène MSH4 appartient à une famille de protéines impliquées dans la réparation de l’ADN. MSH4 est fortement et principalement exprimée dans les cellules germinales où elle participe activement au processus de recombinaison de l’ADN qui a lieu au cours de la méiose, un événement essentiel au brassage de l’information génétique et au bon état de fonctionnement des gamètes.

Les résultats observés chez l’humain sont cohérents avec ceux obtenus par l’invalidation du gène Msh4 chez la souris, qui conduit à une stérilité femelle et mâle due à un défaut d’appariement des chromosomes homologues empêchant l’échange de matériel génétique.

Cette étude décrit la première mutation du gène MSH4 responsable d’une ménopause précoce et améliore les connaissances des causes génétiques de cette condition. Ainsi, MSH4 devient un nouveau biomarqueur d'utilité clinique de la ménopause précoce.

Référence :

A homozygous donor splice-site mutation in the meiotic gene MSH4 causes primary ovarian insufficiency.

Carlosama C, Elzaiat M, Patiño LC, Mateus HE, Veitia RA, Laissue P. 
Hum Mol Genet. 2017 May 24. doi: 10.1093/hmg/ddx199.
PMID: 28541421