Richard C. Lewontin
Biologiste engagé, il est reconnu pour être l'un des chefs de file de la génétique de l'évolution ainsi qu'un fervent critique social, notamment sur la question de la "brevetisation" du vivant.
Richard C. Lewontin, né en 1929 à New York, est un biologiste américain pionnier de l’innovation technique dans la génétique des populations. Il intègre l’Ecole Libre des Hautes Etudes à New York avant d’obtenir un Bachelor en biologie à l’Université d’Harvard. En 1952, il est diplômé d’un Master en statistiques puis d’un doctorat en zoologie à l’Université Columbia. Après avoir occupé des postes d’enseignants dans plusieurs grandes universités américaines, il devient professeur de biologie et de zoologie, titulaire de la chaire Alexander Agassiz, à Harvard jusqu’en 1998. Il a également été Président de la Société pour l'étude de l'évolution, de la Société Américaine des Naturalistes et de la Société pour la Biologie Moléculaire et l'Évolution. Depuis quelques années, il est coéditeur de The American Naturalist.
Un généticien engagé
Ses travaux sur la technique de l’électrophèse sur le gel dans la recherche sur la génétique des populations font de lui un des chefs de files du développement de la base mathématique de la théorie de l’évolution. En 1966, il co-écrit avec J.L Hubby un article dans le magazine Genetic qui ouvre la voie au domaine de la recherche sur l’évolution moléculaire. En 1979, en collaboration avec Stephen Jay Gould, il introduit le terme « trompe » dans la théorie de l’évolution.
Richard C. Lewontin est également un commentateur social de sensibilité ouvertement marxiste. D’un point de vue sociologique, il s’oppose fermement au déterminisme génétique et au néodarwinisme tel qu’ils s’expriment dans les domaines de la biologie et de la psychologie évolutionniste. A la fin des années 1970, les courants de la sociobiologie et du déterminisme génétique ouvrent la voie à une idée de « programme génétique », idée fortement soutenue par le lobby économique naissant de la génomique. Au fil des années, cette opposition au déterminisme le pousse également à prendre position contre la «brevetisation du vivant» et notamment contre les dérives du mouvement OGM.
En 1983, il devient Docteur Honoris Causa de l’Université Paris Diderot.