Cancer : Hugues de Thé reçoit le prix Sjöberg 2018
Le prix Sjöberg 2018 a été décerné à trois chercheurs le 6 février 2018, pour leurs travaux sur la leucémie aiguë promyélocytaire, « une des formes les plus agressives du cancer du sang », indique l’Institut Pasteur, le 8 février 2018 :
- Anne Dejean-Assémat, directrice de l’unité Organisation nucléaire et oncogénèse à l’Institut Pasteur et à l’Inserm,
- Hugues de Thé, titulaire de la chaire Oncologie cellulaire et moléculaire du Collège de France, biologiste de l’Hôpital St. Louis et Directeur de l'unité de recherche « Pathologie et Virologie Moléculaires » à l'Institut Universitaire d'Hématologie (Inserm/CNRS/Université Paris Diderot),
- et Zhu Chen de l’Université de Jiao Tong à Shanghai.
Ensemble, ces trois chercheurs « sont parvenus à guérir l’une des formes les plus mortelles de cancer grâce à un traitement à base d’arsenic et d’acide rétinoïque », indique le Collège de France.
« Ce prix apporte une prestigieuse reconnaissance à nos travaux de recherche qui ont contribué à faire avancer les connaissances, à la fois au niveau moléculaire et cellulaire, d’une forme particulièrement sévère de leucémie et de son traitement », déclare Anne Dejean-Assémat. « Ces travaux permettent aujourd’hui d’espérer le développement de nouvelles thérapies basées sur des approches similaires pour d’autres formes de cancers », ajoute l’oncologue, membre de l’Académie des Sciences et auteure de plus de 160 publications scientifiques depuis le début de sa carrière.
Le Prix Sjöberg
Le Prix Sjöberg est décerné par l’Académie Royale Suédoise et financé par la Fondation Sjöberg. Cette fondation a été créée en 2016 par l’entrepreneur Bengt Sjöberg qui a fait un don de près de 200 millions d’euros (2 milliards SEK) afin de promouvoir et de soutenir les travaux de recherche ciblant le cancer, la santé et l’environnement. Le prix Sjöberg 2018 est accompagné d’une dotation d’un million de dollars qui financera les futurs travaux de ces trois chercheurs.
HUGUES DE THÉHugues de Thé est titulaire de la chaire Oncologie cellulaire et moléculaire du Collège de France et biologiste de l’Hôpital St. Louis. Il a travaillé sur les relations entre transcription des gènes et développement des cancers. Après une contribution clef à la caractérisation de "PML/RARA", le gène à l'origine de la leucémie promyélocytaire, il s'est consacré à la compréhension de l'action de la protéine synthétisée par ce gène. Il a en particulier montré que les deux médicaments actifs dans la leucémie promyélocytaire, l'arsenic et l'acide rétinoïque, induisent tous deux la dégradation de la protéine PML/RARA, l'arsenic ciblant la partie PML de la protéine, l'acide rétinoïque sa partie RARA. Il a alors élaboré un modèle original proposant que l'induction de la dégradation des protéines à l'origine des cancers puisse constituer une nouvelle voie thérapeutique. Des essais sur un modèle animal, puis des essais cliniques chez l'homme directement inspirés par ses travaux ont conduit récemment à la guérison définitive de la quasi totalité des patients atteints de cette maladie. |