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Doctor honoris causa
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Salman Rushdie

L'écrivain britannique d'origine indienne Salman Rushdie, connu pour ses oeuvres entre politique et "réalisme magique" et son engagement en faveur de la liberté d'expression, est devenu Doctor Honoris Causa de l'université Paris Diderot en 2003.

La vie de Salman Rushdie commence à Bombay, en Inde, où il naît en 1947. L’indépendance de l’Inde, décrétée la même année, nourrira sans doute le ton éminemment politique de ses livres. C’est tôt dans sa vie, à l’âge de 14 ans, qu’il quitte son pays natal pour s’installer au Royaume-Uni qui deviendra son pays d’adoption. Il y étudie au prestigieux King’s College de Londres et choisira l’anglais pour écrire ses livres. Salman Rushdie commence sa vie professionnelle comme publicitaire par nécessité économique mais, de cette expérience, tirera sans doute son talent de storyteller.
 
Sa carrière d’auteur démarre avec la parution des Enfants de Minuit en 1981, dans lequel il recompose l’histoire de l’Inde après son indépendance. L’écrivain sera récompensé du Booker Prize pour ce livre qui mêle habilement réalité et fiction sur le registre du « réalisme magique » qui définira son style. Toujours animé par l’envie d’écrire sur la situation géopolitique de son continent d’origine, il publie son deuxième roman La Honte en 1993. Avec cet ouvrage, Salman Rushdie s’attèle à décrire avec ironie l’histoire du Pakistan et l’agitation politique que connaît à cette époque ce pays voisin de l'Inde.
 
L’affaire des Versets Sataniques
 
A la sortie de son troisième livre, en 1988, le monde musulman est en émoi. Les Versets sataniques mettent en scène une version irrévérencieuse de l’Islam et de son prophète Mahomet. Le livre lui vaudra une fatwa émise par l’ayatollah Khomeini, le guide suprême iranien l’accusant de blasphème et d’apostasie. Les réactions que soulève la publication des Versets sataniques dépassent largement la littérature et posent la question de son rapport avec le monde et son époque.
Dans le contexte tendu de la fatwa dont il fait l’objet, il est devenu un symbole de la liberté d’expression dans les pays occidentaux mais reste persona non grata dans certains pays musulmans. En 1993, il s’engage aux côtés de l'ONG du Parlement International des Ecrivains qui deviendra en 2003 l’International City of Refuge.

Un écrivain aux multiples influences
  
Aujourd’hui, la polémique s'est tarie mais ces différents événements ont forgé l’identité de l’auteur. Salman Rushdie demeure un artiste en quête de liberté et nourri par de multiples influences. Il est particulièrement passionné par le cinéma, amateur des films de Jean-Luc Godard, Luis Buñuel, Ingmar Bergman et Akira Kurosawa qui ont sans doute façonné son attrait pour le mélange des genres. Il est également un fervent lecteur de Jorge Luis Borges, Gabriel Garcia Marquez ainsi que des Mille-et-une Nuits. Ce recueil de contes fut d'ailleurs sans doute une source d'inspiration pour son dernier livre Deux ans, huit mois et ving-huit nuits, qui paraît en cette rentrée littéraire. L'écrivain y entreprend de revisiter les croyances arabes en narrant les rapports entre djinns et êtres humains.  
 

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