Karen Sliwa-Hahnle
Karen Sliwa-Hahnle est directrice du Hatter Institute for Cardiovascular Research in Africa à l’université du Cap en Afrique du Sud. Née en Allemagne et résidente permanente en Afrique du Sud depuis 1992, elle a étudié la médecine, et s’est formée en tant que médecin et cardiologue dans plusieurs pays.
Les maladies cardiovasculaires pendant la grossesse et le post-partum sont l'un de ses principaux domaines de recherche clinique et pathophysiologique.
Afin de mieux coordonner les efforts, un groupe d'étude, Cardiomyopathie péri-partum, de la Heart Failure Association de l’European Cardiac Society, qu’elle a présidé, a été formé en 2009.
En Afrique, elle a mis en place une étude de population Heart of Soweto Study dont la vocation est d’étudier la prévalence, la présentation et la prise en charge des maladies cardiaques dans une population urbaine africaine. Cette étude, portant sur plus de 8 000 patients, a mis en évidence la forte prévalence de l'hypertension, de l'obésité et des maladies cardiaques chez les femmes en âge de procréer. Elle l’a récemment étendue à d’autres pays africains : Mozambique, Nigeria, Tanzanie, Kenya et Soudan. Elle a publié plus de 230 articles et ses travaux sont fréquemment cités.
Elle a conçu un certain nombre de programmes de recherche innovants et obtenu des financements pour plusieurs projets de recherche majeurs, non seulement en Afrique du Sud et dans le reste de l'Afrique, mais aussi à l'échelle internationale.
En reconnaissance de son travail, Karen Sliwa-Hahnle a reçu plusieurs récompenses, dont le South Africa/Germany Year of Science Celebrations Award (2012), le German Cardiac Society Paul Morawitz Award for Exceptional Cardiovascular Research (2013), le prix CPP (2014) et le prix des femmes d’Afrique les plus influentes dans les entreprises et les affaires publiques (2015 et 2016).
UN CŒUR EN AFRIQUE
Karen Sliwa a acquis au cours de son parcours et de sa carrière internationale une expérience et une renommée rarement égalée. De par son éducation à travers le monde (Japon, Allemagne, Afrique du Sud), elle a su conjuguer l’excellence scientifique à une activité professionnelle dédiée, d’une part à l’enseignement et à la formation, d’autre part aux soins des femmes, et en particulier des femmes défavorisées.
Enseignante dans trois universités prestigieuses (l’Australian Catholic University à Melbourne, l’University of the Witwatersrand à Johannesburg et l’université du Cap), elle est aussi à la tête du Hatter Institute au Cap, où a été réalisée la première intervention cardiaque à cœur ouvert.
La professeure Sliwa est membre des comités éditoriaux des plus grands journaux scientifiques à visée médicale (Lancet, Eur Heart Journal). Sa liste de publication est remarquable à plusieurs titres : la qualité des journaux, l’importance des résultats présentés, tant ceux concernant la recherche fondamentale que la recherche clinique, ainsi que par l’aide apportée à la formation et à la recherche sur le continent africain.
Le rayonnement international de ses travaux est attesté par les marques honorifiques déjà reçues, sa participation aux instances internationales (membres des bureaux de sociétés savantes, bureaux éditeurs de journaux scientifiques) et récemment son élection comme présidente de la Fédération Mondiale de Cardiologie.
Karen Sliwa-Hahnle a joué un rôle clé dans l’aide apportée aux femmes, en particulier toutes celles qui développent une cardiomyopathie du péripartum, syndrome particulièrement fréquent en Afrique et en Haïti. Par son suivi, son action et les collaborations tissées en particulier au sein de l’Europe, elle a été l’une des premières à présenter le mécanisme de cette maladie et un traitement efficace, prévenant ainsi une morbi-mortalité importante de ces femmes.