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Doctor honoris causa
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Wole Soyinka

L'écrivain nigérian Wole Soyinka a obtenu le titre de Dr Honoris Causa de l'université Paris Diderot en 1997. Ses textes poétiques engagés et sa lutte pour la démocratie au Nigéria ont fait de lui un homme de lettres de premier plan sur le Continent africain. 

Wole Soyinka est un écrivain nigérian de langue anglaise, né en 1934 à Abeokuta au Nigéria alors sous domination de l'Empire britannique. Il étudie la littérature et l'Histoire d'abord à l'Université d'Ibadan au Nigéria, puis en Angleterre à l'université de Leeds. A son retour au pays, il fonde "1960 Masks", une compagnie de théâtre locale dans laquelle il s'implique profondément, en tant qu'auteur mais aussi directeur d'acteur. C'est à cette époque qu'il publie, produit et dirige ses premieres pièces de théâtre. Régulièrement, il enseigne dans les universités de Yale, Cambridge et Sheffield.
 
L'engagement et l'exil
 
À la fin des années 1960, alors que le Nigéria connait la guerre civile, il soutient le mouvement pour l'indépendance du Biafra, un état sécessioniste du sud du pays. Il sera emprisonné pendant deux ans par la dictature nigériane et gardera des souvenirs douloureux de ce moment de sa vie qu'il relate dans son livre Cet homme est mort. Après sa libération deux ans plus tard, il prend la tête du département d'études théâtrales de l'université d'Ibadan, puis il s'éxile pendant cinq ans en Europe et enseigne à Cambridge.

Il revient dans son pays en 1975 pour continuer ses activités universitaires au Nigéria mais aussi à Yale, Cornell et Harvard. En 1986, Wole Soyinka devient le premier lauréat africain du prix Nobel de la littérature. Parralèlement, il poursuit son engagement politique dans l'oppostion au régime nigérian, ce qui le contraindra à de nouveau s'éxiler dans les années 1990. Pendant son exil, Wolé Syinka devient ambassadeur auprès de l'UNESCO puis nommé au Parlement international des écrivains.

En 1998, à la mort du dictateur Sani Abacha, il peut enfin regagner le Nigéria après que toutes les poursuites à son encontre aient été abandonnées. Il fonde en 2010 son propre parti politique (Democratic Front for a People's Federation) en vue des élections de l'année suivante.
 
Une oeuvre entre folklore nigérian et modernité européenne
 
Wole Soyinka grandit dans cette région de l'Afrique de l'Ouest, entre la religion traditionnelle Yoruba de son père et l'anglicanisme de sa mère. Bien qu'étant athée, ce mélange culturel aura une grande influence sur sa production littéraire. Romancier, poète et dramaturge, il explore dans ses ouvrages les poblèmatiques politiques de son pays en tentant de tisser des liens entre tradition africaine et art européen.

Après des premières pièces satiriques légères sur le contexte colonial de l'époque au Nigéria (La Danse de la forêt, Le Lion et la Perle), son oeuvre deveint plus profonde et critique envers la situation politique de son pays. Il propose souvent la relecture de grands mythes littéraires occidentaux de son point de vue africain. Sa pièce Baabu Roi, par exemple, s'inspire d'Ubu Roi d'Alfred Jarry, pour mieux s'attaquer aux dérives du régime nigérian du dictateur Sani Abacha. Dans Bacchae, Soyinka porpose de transposer le mythe des Bacchantes d'Euripide en Afrique.

Dans toute l'oeuvre de l'auteur nigérian, l'identité noire africaine y est discutée. À la rhétorique de la « négritude » développée par Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor, Soyinka oppose son concept de « tigritude ». Jugeant la première trop réductrice, il propose un autre élan, plus revendicatif. Pour l'auteur nigérian, « le tigre n’a pas besoin de proclamer sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore. »
 

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