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Doctor honoris causa
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Quynh Hoa Duong

Quynh Hoa Duong (1930-2006), médecin et membre fondateur du Front National de libération du Sud-Vietnam est Docteur Honoris Causa de Paris Diderot en 1986.

Quynh Hoa Duong entame des études de médecine à Saïgon et s’installe à Paris en 1948 pour les poursuivre. Elle devient alors membre du Parti Communiste Français. En 1953, elle obtient son diplôme de docteur en médecine et acquiert sa spécialisation, un an plus tard, en pédiatrie, gynécologie et obstétrique. La même année, elle retourne à Saïgon, qui fait partie, depuis la partition du Vietnam en 1954, de la République anti-communiste du Vietnam. Elle adhère au parti communiste local et trois an plus tard, elle est membre fondateur (sous le nom Thuy Duong) du Front National de libération du Sud-Vietnam. Elle est emprisonnée une partie de la même année.
 
Du combat armé à la critique du régime

Quynh Hoa Duong fuit Saïgon en 1968, avec son mari, pour une base du Front national de libération du Sud-Vietnam située dans la jungle. Leur fils y mourra d’une encéphalite. Elle participe à la création de l’Alliance des forces nationalistes, démocratiques et pacifiques du Vietnam, ce qui lui a valu d’être condamnée à mort par contumace par le régime sud-vietnamien. Au sein du gouvernement révolutionnaire provisoire, mis en place sous l’impulsion du Vietnam du Nord en 1969, Quynh Hoa Duong est nommée Ministre de la Santé, des Affaires Sociales et des Invalides de Guerre. Après la réunification du Vietnam, en 1976, elle devient Vice-ministre de la Santé jusqu’en 1979 puis démissionne pour se consacrer aux enfants victimes de guerre. 
Elle rejoint alors Hô Chi Minh Ville où elle administre un hôpital pédiatrique et y développe une unité de recherche pédiatrique dans les domaines de la nutrition et de la santé communautaire.
Dans le même temps, elle devient très critique envers le régime communiste au pouvoir et dénonce la mauvaise gestion, la corruption, les privilèges et la répression. Elle fustige aussi les cadres communistes qui ont déménagé dans le sud du pays, réuni depuis 1976, afin de s’emparer des leviers du pouvoir et sans égards aux caractéristiques régionales, se comportant, selon elle, comme des conquérants. Elle marque aussi son désaccord vis-à-vis de la politique agricole menée, qui s’appuie sur une collectivisation des terres forcée et non sur le projet de réforme agraire annoncé. Alors que c’est sur ce dernier point que les sud-vietnamiens ont voté pour le gouvernement communiste.
 
Son engagement international

Ses travaux de recherches ont été reconnus internationalement en 1984 et Quynh Hoa Duong devient Docteur Honoris Causa de Paris Diderot en 1986. Elle remplit aussi des missions auprès des Nations-Unies : consultante nationale pour le programme alimentaire mondial (1984-1990), membre du Comité d'étude Graca Machel sur l'impact des conflits armés sur les enfants (UNICEF 1994-1996), expert de l'UNESCO pour la coordination des activités relatives aux femmes depuis 1993.

Des prix internationaux récompensent son action parmi lesquels le prix ONG 2001 du Comité de Liaison des ONG pour le développement auprès des Communauté Européennes (1988) et le prix de la Fondation Saugstadt (Norvège) pour son travail dans le domaine du développement (1995).
 

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