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Doctor honoris causa
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Toni Morrison

Toni Morrison, l'écrivaine américaine connue à travers le monde pour ses romans autobiographiques qui peignent un portrait saisissant de la communauté noire américaine contemporaine, Prix Nobel de littérature est aussi Dr Honoris Causa de l’université Paris Diderot.

Toni Morrison est une écrivaine afro-américaine née en 1931, au lendemain de la grande Crise de 1929, à Lorain dans l’Ohio, une petite ville industrielle du Midwest américain. Ce décor aura une grande influence sur son œuvre littéraire, dont les thèmes et le style sont empreints à la fois de violence et de poésie, à l’image d’auteurs modernistes de la Lost Generation. Elle s’inscrit en 1949 à l’Université de Howard pour étudier la littérature puis soutient sa thèse à l’Université de Cornell sur le thème du suicide chez William Faulkner et Virginia Woolf. En 1964, elle s’installe à New York et travaille comme éditrice chez Random House, où elle est chargée de la promotion de la littérature noire. Elle écrit son premier roman, The Bluest Eye, à 39 ans et obtient le prix Pulitzer pour Beloved en 1988 avant de recevoir le prix Nobel de littérature en 1993 pour l’ensemble de son œuvre. Parallèlement, elle enseigne l’anglais à l’Université d’Etat de New York, puis à l’Université de Princeton jusqu’en 2006. Elle a récemment obtenu un poste à la direction du magazine The Nation.
 
La petite fille noire du Midwest américain
 
« Je suis juste une petite fille de Lorain », c’est ainsi qu’elle se définit quand elle apprend qu’elle est lauréate du prix Nobel de littérature en 1993. Cette anecdote à la fois humoristique et humble permet de mieux cerner la personnalité de Toni Morrison. Dans un sens, paradoxale car elle ne saurait se résumer à cela et pourtant, sa ville natale (qui est le décor de son premier roman The Bluest Eye) représente une part importante de son identité. 
Cette phrase rappelle aussi que sa position actuelle est le fruit de sacrifice et d’un immense travail. Ce sentiment imprègne les personnages de ses romans qui prennent forme au cœur de la misère de la communauté noire américaine. Les récits protéiformes de Toni Morrison tentent de recomposer une mémoire à l’aide de fragments narratifs déconstruits. Elle aime prendre ses distances avec toute identité figéé, préférant la multiplicité des valeurs, des formes, au manichéisme. La langue de ses romans emprunte au style vernaculaire et à l’oralité de la classe populaire afin de peindre une minutieuse image de la ségrégation aux États Unis. On retrouve d’ailleurs dans sa plume le style éthéré et sombre de William Faulkner, cher à l'auteure et qui inspire les premiers ses premiers pas littéraires. 

Partie d’un milieu modeste, noir et enclavé, pour arriver au sommet du cercle littéraire américain et mondial : l’histoire de cette petite fille de l’Ohio a tout d’un « American Dream », ce mythe qu’elle essaye de déconstruire dans son œuvre partiellement autobiographique.
Elle obtient en 1993 le titre de Docteur Honoris Causa de l'université Paris Diderot.
 

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