Des nanoparticules pour combattre le cancer
Eradiquer des cellules cancéreuses grâce à des nanoparticules, cette thérapie, porteuse d’immenses espoirs, est pour demain si l’on en croit les tests pré-cliniques. Ana Espinosa, physicienne au laboratoire Matériaux et Systèmes Complexes, cherche la stratégie à mettre en place pour activer efficacement ces nanoparticules, nouvel espoir de la lutte contre cancer.
En injectant des nanoparticules dans l’organisme et en les stimulant à distance grâce à des procédures physiques, les nanoparticules chauffent et détruisent localement les cellules tumorales.
A ce jour, il existe principalement deux méthodes pour « activer » les nanoparticules, on les soumet soit à un champ magnétique, soit à la photothérapie (laser). La thérapie magnétique fonctionne surtout sur les nanoparticules d’oxyde de fer, tandis que la photothérapie est utilisée pour les particules en or, en argent, en carbone ou en graphène. Ana Espinosa, chercheuse du laboratoire MSC (Matière et systèmes complexes), étudie depuis l’an dernier la possibilité d’employer successivement les deux stratégies. « Le projet, financé par l’Union Européenne et intitulé « Dual cancer nanotherapies combining magnetic and plasmonic hyperthermia », vise à comprendre les mécanismes magnéto-plasmoniques sur ces nanothérapies », résume la chercheuse espagnole.
« J’ai constaté que les deux stratégies étaient cumulatives, les résultats sont plus efficaces quand on met en place le traitement magnétique et la photothérapie. Ainsi, nous pouvons diminuer à la fois la fréquence et l’amplitude magnétique ainsi que la puissance du laser afin de limiter les effets néfastes sur l’organisme » explique Ana Espinosa.
Ana Espinosa a élaboré un protocole scientifique, sous le regard de Claire Wilhelm, qui consiste à étudier les propriétés physiques de ces nanomatériaux en solution, puis dans les cellules tumorales et finalement en systèmes plus complexes. Elle incorpore alors des nanomatériaux chez la souris avant d’émettre des champs magnétiques et la photothérapie.
A savoir
Cette conclusion a fait l’objet d’un article, publié en septembre dans la revue Nanoscale. Ana Espinosa a encore quelques mois pour peaufiner ses travaux. Elle prévoit d’ores et déjà de partager ses résultats dans des conférences et des séminaires.