Vieillissement et dépendance : un enjeu de société et de recherche
"La dynamique du vieillir" est un programme interdisciplinaire d'USPC qui associe des équipes de scientifiques, de médecins, de psychologues et d’économistes.
L'autonomie des personnes âgées est au cœur des préoccupations des pouvoirs publics, mais aussi des chercheurs. En effet, d’ici 2050, les personnes âgées seront plus nombreuses que les enfants dans les pays de l’OCDE. La société doit s’adapter pour permettre à tous de profiter dans les meilleures conditions de ce formidable espoir porté par l’allongement de l’espérance de vie. Tout récemment, l’Académie nationale de médecine estimait qu' « il est souhaitable d'établir un plan pour dépister les personnes vieillissantes fragiles pour éviter ou retarder leur entrée en dépendance ». Les chercheurs de Sorbonne Paris Cité se sont rassemblés autour de ce souhait pour définir leur programme de recherche.
La question du vieillissement au sens large
Ce programme intitulé « La dynamique du vieillir » regroupe un ensemble de chercheurs et de médecins concernés par le vieillissement, depuis le physicien jusqu’au neurophysiologiste, en passant par le gériatre, le psychologue, le psychanalyste, l’économiste, le sociologue ou le philosophe. La mise en réseau des différents laboratoires de Paris Diderot, de Paris Descartes, de l’École des Hautes Etudes de la Santé Publique (EHESP), de Sciences Po et des services hospitaliers permet de lancer le programme autour de trois volets.
Le premier volet concerne la mesure du vieillissement et la détermination de critères de fragilité, en utilisant des données obtenues chez l’animal et chez l’homme. Jean-Marc Di Meglio, coordonnateur du programme, s’intéresse ainsi depuis des années au Caenorhabditis elegans. Dans le laboratoire Matière et Systèmes Complexes (CNRS / Paris Diderot), il étudie la locomotion de ce ver millimétrique en fonction de son âge pour essayer d'obtenir des indicateurs du vieillissement au travers d'une analyse détaillée des mouvements du ver.
« Grâce à ce programme interdisciplinaire, nous allons pouvoir élargir nos recherche en collaborant avec les chercheurs de Paris Descartes qui travaillent sur les rats et les lémuriens (avec le MNHN) et des chercheurs de l’INSEP qui étudient l'épidémiologie de la performance sportive » explique Jean-Marc Di Meglio.
Le programme « La dynamique du vieillir » permet ainsi de développer des études communes à plusieurs laboratoires de SPC, en particulier grâce au recrutement de post-doctorants.
Une visibilité pour la communauté de chercheurs
Le deuxième volet s’attache plus particulièrement au développement de nouveaux capteurs – en particulier embarqués - pour étudier l’évolution temporelle des capacités biologiques et cognitives des personnes. Il faut imaginer par exemple, des capteurs capables de mesurer aisément les déplacements des personnes âgées (fréquence, durée, vitesse). L'analyse des données collectées permettra de concevoir et de mettre en œuvre in fine des technologies de réadaptation ou de compensation de la perte d’autonomie. Le programme se décline ensuite avec l’étude des conditions d’acceptabilité chez les personnes âgées des nouveaux dispositifs technologiques et organisationnels. Ce troisième volet de recherche implique les démographes (CEPED), les neurosciences appliquées aux questions sociales et la neuropsychologie appliquée à la clinique. Ces innovations seront également testées par les économistes (OFCE – Sciences Po, laboratoire de Paris Descartes en économie de la santé) et les sociologues (EHESP) qui étudieront les politiques publiques à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs.
Les résultats de l’ensemble de ces travaux seront régulièrement publiés et restitués lors des colloques et des séminaires dans les quatre prochaines années.
« Ce programme permet de fédérer les recherches des chercheurs et des praticiens des différents établissements de Sorbonne Paris Cité, souligne Jean-Marc Di Meglio. Cela donne de la pertinence et de la visibilité à cette communauté de scientifiques, travaillant sur le vieillissement, qui pourra à l’avenir répondre à des appels à projet au niveau européen.»
Contact :
Jean-Marc Di Meglio
Coordonnateur du programme « La dynamique du vieillir »