-A +A

L’institut Jacques Monod a un nouveau directeur

Michel Werner a succédé à Giuseppe Baldacci et Roger Karess à la tête de l’institut Jacques Monod en janvier. Le nouveau directeur retrace son parcours et dévoile sa feuille de route pour les prochains mois.

Michel Werner est aujourd'hui « très heureux » de la confiance qui lui a été accordée par le CNRS et l’université Paris Diderot. « Diriger cet institut est un honneur, il est associé à un grand nom de la science récompensé par un Prix Nobel. Il y a une vraie tradition ici depuis 50 ans, l’institut Jacques Monod est devenu une marque d’excellence ». Au-delà des compétences des équipes et de la très haute qualité des plateformes technologiques, le nouveau directeur retient aussi l’ambiance « remarquable » qui règne dans les locaux du bâtiment Buffon, « j’ai le sentiment que les chercheurs sont heureux d’appartenir à cette maison ».

Une expérience acquise au CEA

Avant de rejoindre l’institut Jacques Monod le 2 janvier dernier, Michel Werner connaissait déjà quelques collègues de l’IJM qui effectuaient des recherches dans des domaines proches du sien. « Certains d’entre eux étaient passés par le CEA, où j’ai effectué une grande partie de ma carrière ». Ce chercheur en biologie est en effet entré en 1989 au centre de Saclay pour faire des recherches post-doctorales sur les mécanismes de la transcription chez la levure. Il venait alors de terminer sa thèse à l’université de Bruxelles sur l’étude de mécanismes de régulation traductionnelle de l’expression génétique. Au fil des années, Michel Werner est devenu chef d’équipe, chef de service, puis directeur d’institut et responsable du département de biologie des génomes de l’I2BC, une UMR CNRS, Université Paris Sud et CEA située à Gif-sur-Yvette. Ces postes à responsabilité lui ont appris à être sensible aux individus composant ses équipes. La direction d’institut comme l’IJM requiert aussi, à ses yeux, un amour de la science. « Ces dernières années, j’ai siégé dans de nombreuses commissions scientifiques qui m’ont permis d’élargir ma vision et mes connaissances de la science ».

PORTER Le flambeau de la recherche en biologie fondamentale

Pour mener la politique scientifique de l'institut, il va utiliser le principal outil qu’a en main un directeur : le recrutement de nouvelles équipes. « Nous désirons encourager les candidatures d’équipes en bioinformatique et en biologie computationnelle plus particulièrement appliquée à la génomique fonctionnelle ». Michel Werner compte aussi jouer la carte de la pluridisciplinarité chère à l’université Paris Diderot. « Ici, les biologistes discutent avec les physiciens. L’IJM va également se rapprocher des unités de recherche BFA (biologie fonctionnelle et adaptative) et Epigénétique et destin cellulaire ». Il souligne aussi les liens indéfectibles entre l’université Paris Diderot et l’IJM tissés par les enseignants-chercheurs et les doctorants. Il affirme aussi haut et fort son attachement à la recherche fondamentale. « L’institut doit continuer inlassablement à porter le flambeau de la recherche en biologie fondamentale. Je suis convaincu que la tendance de nos agences de moyen à promouvoir de manière extrêmement forte les recherches bio-médicales a des limites. La découverte des systèmes CRISPR/Cas, de la télomérase ou de l’interférence à ARN ne doit rien à une recherche visant à guérir mais au contraire à des recherches guidées par la curiosité. Ces découvertes ont pourtant des applications immenses en santé et en biotechnologie. A chaque fois que nos recherches pourront déboucher sur des applications, nous le ferons en partenariat avec la recherche biomédicale ».

 

Laboratoire

Institut Jacques Monod

L'objectif des équipes de recherche est de comprendre les processus fondamentaux qui contribuent à la structure, la dynamique et les fonctions des cellules eucaryotes.